Vieux sage, vers 1915

Le dessin original « Vieux sage » d'André Suréda, réalisé vers 1915, est une œuvre captivante qui incarne la profondeur et la sagesse à travers le portrait d'un homme âgé. Utilisant une technique mixte de fusain et de craie blanche sur papier teinté, Suréda saisit non seulement l'apparence physique de son sujet, mais aussi son essence spirituelle.

André Suréda, né en 1872 et décédé en 1930, était un artiste français renommé pour ses portraits, ses scènes de genre et ses paysages, souvent influencés par ses voyages en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Son œuvre se caractérise par une profonde sensibilité à la culture et aux traditions des régions qu'il a explorées, sensibilité qui transparaît dans ses représentations authentiques et respectueuses de ses sujets.

Dans « Vieux sage », Suréda représente un homme âgé vêtu d'un costume traditionnel, probablement d'origine nord-africaine ou moyen-orientale, comme l'indiquent le turban et le manteau drapé. Le regard profondément observateur et méditatif du vieil homme semble transpercer le spectateur, l'invitant à réfléchir à la sagesse accumulée au fil des ans. Sa longue barbe soignée et les rides marquées de son visage confèrent à l'œuvre une dimension de réalisme et de dignité.

La technique de Suréda est particulièrement remarquable dans ce dessin. Le choix d'un papier teinté offre un fond neutre qui fait ressortir les détails. La craie blanche est habilement utilisée pour souligner les zones claires, créant un contraste saisissant qui donne vie à la figure. La fluidité des lignes et la délicatesse des ombres témoignent de la maîtrise de l'artiste dans l'utilisation des techniques sèches, permettant une représentation riche en textures et en nuances.

Le souci du détail de Suréda dans les vêtements et les traits du visage souligne son engagement envers l'authenticité et la précision ethnographique. Chaque pli du tissu et chaque ligne du visage du sage sont rendus avec une telle méticulosité qu'ils semblent presque tangibles. Ce niveau de détail enrichit non seulement la composition visuelle, mais ajoute également une dimension narrative à l'œuvre, suggérant des histoires de vie, de culture et de tradition.

Ce dessin de 1915 s'inscrit dans une période de l'histoire de l'art où les artistes européens étaient de plus en plus fascinés par l'exotisme et les cultures non occidentales, un phénomène souvent regroupé sous le terme d'orientalisme. Cependant, la démarche de Suréda se distingue par sa sensibilité et son respect authentiques pour ses sujets, contrastant avec les représentations souvent fantaisistes et stéréotypées de ses contemporains.

dessin technique mixte

Religion - Maghreb - Maroc

Bon état, quelques trous d'insectes